« Faire un pèlerinage ne veut pas dire simplement visiter un lieu quelconque pour admirer ses trésors naturels, artistiques ou historiques. Faire un pèlerinage signifie plutôt sortir de soi-même pour aller à la rencontre de Dieu là où Il s’est manifesté, là où la grâce divine s’est montrée avec une splendeur particulière et a produit d’abondants fruits de conversion et de sainteté chez les croyants. »
Ce message du Pape Benoît XVI, qui nous a guidés dans le pèlerinage à St-Jacques de Compostelle vécu comme « expériment » de l’étape MAGIS (proposition ignatienne pour les 18-35 ans), résume bien ce que j’ai vécu cet été. Ma participation aux JMJ à Lisbonne en tant qu'accompagnatrice de l'équipe MAGIS Corée a été très dense et enrichissante, et m’a également permis de découvrir et de confirmer ma mission.
D'abord parce qu'on m'appelait "Sister Sylvia" : c'était un voyage pour trouver ma propre manière d'être en tant que religieuse apostolique, et pas seulement en tant qu'enseignante. Une jeune fille lituanienne m'a encouragée à « continuer mon apostolat maternel » parce qu'elle a vu que j’étais « toujours là, même si je ne parlais pas beaucoup ».
Une jeune coréenne m’a dit le dernier jour : « Oh, tu es différente parce que tu es une personne qui prie ». Je pense que cette expression reflète la façon dont j'ai été perçue par les jeunes du groupe, qui ont prié avec moi tout au long du pèlerinage car je leur ai proposé du temps et de l'espace pour prier. Plus que tout, j'ai été reconnaissante des appels et des invitations des jésuites à participer à l’animation de la prière du matin ou à l’accompagnement spirituel. Ces expériences ont confirmé ma mission aux JMJ.
Ce qui m'a apporté le plus de joie, c'est d'écouter des jeunes. Aux lieux de pèlerinage, dans les cathédrales, pendant les repas, dans nos hébergements et sur la route, nous avons spontanément parlé et posé des questions jusqu’à la table du petit-déjeuner au dernier jour à Madrid. Nous avons discuté de l'histoire de l'Église et des saints, des sanctuaires ou des œuvres d'art que nous visitions, de Jésus que nous rencontrions, de ce pour quoi nous priions, de ce qui nous réconfortait, de ce avec quoi nous luttions, de ce que nous questionnions et remettions en cause, avec des mots, des expressions du visage, des larmes et du silence. Je me sens reconnaissante d'avoir partagé l'histoire de ma vocation, d’avoir écouté avec un cœur ouvert l’itinéraire de chaque jeune en Jésus-Christ. J’ai été appelée à être témoin de leur soif, et j’ai pu reconnaître et écouter leur désir et leur attente.
J’ai été très touchée par une prière dite juste après la communion à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle :
"Seigneur, ne fais pas de ce pèlerinage un événement à part ; fais que je vive ce voyage au quotidien dans ma vie. Amen."
Sylvia Lee