Quelques notes sur Jacqueline Chapon (+2013)
Jacqueline était de nature discrète et souvent silencieuse, mais elle était capable de s’animer et même de parler avec passion quand il s’agissait de sujets qui lui tenaient particulièrement à cœur :
- Les « temps héroïques » de Charles Péguy : la fondation de l’école dans ce quartier du 11ème à Paris, la vie de l‘école pendant l’occupation, (lors des alertes, les élèves de Charles Péguy descendaient en rang dans la station de métro Parmentier et on y continuait les classes sur les quais !), la libération de Paris…
- D’une manière générale, « Paris » : son histoire, sa vie, le peuple de Paris, les paroisses. Jacqueline avait une grande culture et une mémoire quasi infaillible. Je me rappelle de belles soirées avec le père Menteur, alors doyen des curés de notre secteur qui se passionnait aussi pour la vie de notre quartier…
Quand elle était directrice de l’école de la rue Amelot, elle disait avec conviction que les enfants étaient des « personnes » à part entière, avec de grandes joies et de vrais chagrins. « Un être humain, si humble soit-il, a des résonances infinies, des profondeurs insondables, une parole à dire qui n’est qu’à lui...» écrivait Madeleine Daniélou et Jacqueline prenait au sérieux la parole des enfants ; elle les accueillait avec un regard qui les faisait exister chacun. Toutes les longues années où elle s’est occupée d’enfants, elle était catéchiste et trouvait sa joie dans l’éveil de la foi des enfants et les dialogues qu’elle avait à ce sujet avec leurs parents.
Christiane Conturie, communuauté de Charles-Péguy Paris XIe