Chemins d'intériorité
ARTICLE Publié avec l’autorisation de FOI, revue de la Communauté du Chemin Neuf ; il est extrait du N° 81, Juin-Juillet-Août 2024.
Vie intérieure et éducation
Christiane Conturie a une longue expérience de la relation à l’enfant dans le cadre de l’éducation. Elle constate la difficulté rencontrée par les jeunes d’habiter leur propre intériorité. Dans un contexte agité et perpétuellement connecté, comment creuser son espace intérieur et le nourrir ? Quelle place pour la parole et le silence dans les classes, dans nos vies… ?
C’est un constat que nous faisons tous : nos enfants, nos élèves, ne sont pas faciles à mettre au travail ! Souvent vifs, curieux et volontiers participants dans des cours interactifs, ils peinent à se mettre au travail personnellement, à lire ou écrire un peu longuement, à réfléchir par eux-mêmes dans un cadre un tant soit peu recueilli. Nous le savons, nous le vivons nous-mêmes, les sollicitations extérieures sont constantes. Christophe André n’hésite pas à parler du risque d’une « pollution de l’esprit » : « Il ya des pollutions psychiques ; elles contaminentnotre esprit, violent notre intimité, perturbentnotre stabilité intérieure : vols d’attention, deconscience, d’intériorité. Notre attention estsans cesse captée, attirée, et finalement fragmentée,segmentée. Nous sommes submergéspar de plus en plus d’attractions externes et dedistractions. Or il faut des silences pour quela parole se fasse entendre ; il faut de l’espace mental pour que la conscience et l’intériorité émergent. » 1