Elle vivait le mystère de la Visitation, la spiritualité de la rencontre
Arrivant d’une famille où l’on ne triche pas avec le don de soi, Brigitte entre dans notre Communauté où elle a prononcé en 1966 son vœu perpétuel de consécration apostolique. Toujours habitée par le grand désir de faire connaitre et aimer le Christ Jésus, elle remplit avec amour sa mission d’éducatrice auprès d’enfants et de leurs familles à Bobigny, Paris, Rueil, Blois, Abidjan. Elle assume ses responsabilités avec une tendresse mêlée d’humour, rendant la vie légère autour d’elle et gardant une grande liberté à l’écoute de l’Esprit-Saint. Ses collaborateurs apprécient sa bienveillance et sa fantaisie qui fait oublier les contraintes administratives dont elle n’aime guère s’encombrer...
Et pourtant sa liberté intérieure dans la vie quotidienne a souvent été éprouvée par des deuils douloureux ; tout en étant vulnérable à toute souffrance, la sienne comme celle des autres, elle demeure forte dans la foi, fidèle à un appel décisif du Christ reçu dans sa vie d’étudiante : elle priait un soir dans sa chambre, appuyée contre le mur, quand le crucifix accroché au dessus d’elle s’est détaché, lui tombant entre les mains. « C’était tellement inattendu et opposé à mon instinct de fuir toute souffrance ! écrit-elle. Ce jour-là, le Ciel s’est comme ouvert et j’ai consenti à porter la croix du Christ, le poids de la souffrance du monde. »
Cet appel secret ne l’empêche pas d’aimer les joies de la vie. Et ces derniers mois, elle évoque souvent ses dix années de bonheur reçu et donné à Noisy où elle vit le mystère de la Visitation, la spiritualité de la rencontre, selon ses termes. Elle goûte l’accueil si amical des Noiséens, aime se glisser discrètement dans tel ou tel groupe paroissial, elle engage la conversation au hasard des rencontres dans la rue, elle rend service sans hésiter. Son entourage fraternel lui permet de prendre de la distance par rapport à la maladie et lui redonne l’amour de la vie.
Elle prend le temps de s’émerveiller de la beauté de la nature, qu’il s’agisse d’un coucher de soleil sur la plaine de Versailles ou de la lumière de la Grèce où elle a rejoint sa sœur Ursuline pour quelques jours de vacances.
Chère Brigitte, vous aimiez respirer au large dans la beauté et l’amitié ; vous voilà maintenant partie au large dans l’océan d’amour de la Sainte Trinité et de la communion des saints. Avec vous, nous louons et bénissons Dieu en nous confiant à votre prière fraternelle.
Jacqueline d'Ussel SFX