Communauté apostolique Saint-François-Xavier

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Croire…

ancre,symbole de la foi

En cette année de la foi, comment ne pas faire mémoire de « l’histoire de Louise » [1], cette grâce d’origine, reçue comme « une de ces pensées venues de Dieu autour desquelles se fait l’unité d’une vie », et devenue la source inspiratrice de toute l’œuvre de Madeleine Daniélou ?

Cette source continue à chanter dans nos vies et à irriguer notre mission ;

à travers la riche diversité de nos lieux d’insertion, celle des jeunes qui y étudient, celle de leurs contextes culturels et religieux, la « première impulsion » poursuit son élan… Mais la foi n’est pas de ces réalités qu’on peut déposer dans un cœur d’enfant ou de jeune en faisant abstraction de toutes ces diversités ; elle n’est pas non plus une sorte de supplément facultatif. Jean-Paul II rappelait que le « croire », loin d’être une forme infirme de connaissance, est « la capacité radicale de se fier à d’autres » dans « un rapport vivant de donation et de fidélité » envers lui[2]. Parce qu’elle est le geste de la plus haute confiance, la foi exige, pour naître et pour grandir, un climat de confiance ; parce qu’elle est l’acte de la plus intime liberté, elle suppose l’éveil et l’exercice de la liberté ; parce qu’elle s’expose à la raison commune, elle appelle, en chacun de nous, le courage de la raison. Mais surtout, parce qu’au foyer de notre esprit l’Esprit Saint vient murmurer l’« Abba, Père » de notre dignité d’enfants de Dieu, elle nous invite à un profond respect de la vie de l’esprit. Comme jadis Madeleine Daniélou, parfois l’angoisse nous prend, nous aussi, devant tant de jeunes, ignorant cette dignité, déserteurs de leur demeure intérieure et comme exclus de la Parole à cause du silence, de l’indifférence ou du refus de leurs aînés.
Mais quand l’un d’entre eux s’ouvre au don de la foi et reconnaît dans la parole prononcée celle qu’il attendait sans le savoir, alors naît une joie dont aucune autre n’a le goût. Une joie selon le cœur de Dieu.

 

 

Marguerite Léna

 

[1] Un jour de 1898, Madeleine Daniélou, âgée de 18 ans et étudiante au Collège Sévigné, entend son amie Louise lui déclarer : « Madeleine, on m’a fait lire Anatole France et Renan, je ne crois plus, et j’ai retiré de ma chambre la statue de la Vierge Marie. » Longtemps après, relatant cet épisode, elle pouvait écrire : « Cette parole me perça le cœur. Je me dis : il faudrait pourtant qu’il y ait une maison où des jeunes filles catholiques puissent faire leurs études supérieures sans que de telles choses arrivent. Et en un éclair tout le projet de l’œuvre à faire se présenta à mon esprit. C’est là, je crois, la première impulsion que Notre Seigneur m’a donnée. Je ne puis sans émotion revivre cet instant, je revois le moindre détail de cette salle de cours, j’entends l’accent de la voix de Louise, je retrouve en mon cœur cette même angoisse… » Voir à ce propos Madeleine Daniélou 1880-1956, par Blandine Berger, Cerf, 2003, ou Jacqueline d’Ussel, Apôtre selon l’Esprit, Parole et Silence, 2008.

[2]Fides et Ratio, n° 32

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