C'est par cette invocation du cantique des créatures de François d'Assise que s'ouvre l'encyclique de François de Rome, le second ayant choisi le premier pour guide et inspiration.
Dans ce poème François d'Assise, alors épuisé par la maladie et presque aveugle, prend en charge la totalité du cosmos dans une fraternelle embrassade et toute la destinée humaine, de la naissance à la mort, sans craindre le réel et sa part de souffrance. Pour lui la multiplicité et la diversité des créatures, même les plus éphémères, sont un reflet de la beauté et de la bonté de Dieu. Elles lui parlent, il les contemple et se laisse habiter par elles... encore faut- il prendre le temps de s'arrêter, de regarder, d'écouter pour goûter leur saveur !
Le pape à son tour et pour aujourd'hui, nous invite à ce regard qui toujours s'étonne, s'émerveille, admire la beauté visible ou cachée des êtres et des choses, discerne la trace de Dieu à travers les œuvres, celles de l'esprit et du cœur, celles des arts et de la culture, celles de la nature et du chant de l'univers. Le monde n'est pas condamné à l'opacité : « Le monde est plus qu'un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et la louange. » (n°12)
Puissions-nous être pour les jeunes et les uns pour les autres, ces éveilleurs de beauté, ces admirateurs jamais lassés de la terre et du ciel, ces sentinelles engagées pour la « maison commune » où le Fils de Dieu a choisi d'habiter.
Dominique Paillard