Novembre : le mois des feuilles mortes et de la pluie fine. Une nature qui s’en va pour laisser place aux silhouettes effilées des arbres dépouillés de tous leurs atours. Une invitation à la simplicité ? Mais avant cela, nos yeux ont été remplis d’un feu d’artifice chaque année plus étonnant. Au moment de disparaître, la beauté est mise au jour.
De la fête de tous les Saints à l’entrée dans le temps de l’Avent, ce mois peut être pour chacun une parabole dans la vie spirituelle. Nous passons d’une année liturgique à l’autre, de la fragilité des feuilles qui tombent à l’attente d’une naissance, d’une fin à un commencement.
A y regarder de plus près, cette fin n’est-elle pas elle-même commencement ? Commencement d’une vie nouvelle et définitive en Dieu, d’une vie qui s’est dépouillée de tout le superflu pour ne faire apparaître que le visage du Christ, fruit du travail de l’Esprit-Saint en chacun. Me préparer à entrer en Avent, c’est accepter de vivre une mort à moi-même pour accueillir l’Autre, faire la place en moi à Celui qui s’est fait tout petit, pour qu’il fasse de ma vie « une humanité de surcroît en laquelle Il renouvelle tout son mystère » (Sainte Elisabeth de la Trinité).
Alexandra Héliot