Aller à « Tous les Saints » ? Comme je venais d'arriver à Bobigny, je fus toute surprise d'apprendre qu'une paroisse portait ce nom !
J'évoque cette anecdote en ce premier jour de novembre où nous fêtons la Toussaint.
Tous les Saints ont été des hommes ou des femmes hardis. Ce trait de caractère me semble bien convenir non seulement à l'écrivain courageux, au poète audacieux, au père de famille prévenant, au fervent lieutenant... mais tout ensemble, à l'homme Péguy. Cet homme-là s'est lui-même humblement, hardiment, adressé aux Saints de France - sainte Geneviève, sainte Jeanne d'Ar ..., tout en disant qu'« il y a des jours où les patrons et les saints ne suffisent pas » et qu'« alors, il faut prendre son courage à deux mains. Et s'adresser directement à celle qui est au-dessus de tout.
Être hardi. Une fois. S'adresser hardiment à celle qui est infiniment belle.
Parce qu'aussi elle est infiniment bonne.
À celle qui intercède.
La seule qui puisse parler avec l'autorité d'une mère.
S'adresser hardiment à celle qui est infiniment pure.
Parce qu'aussi elle est infiniment douce. »
Mais la prière à la Vierge Marie n'exclut pas la prière à un saint, ni même à tous les saints, saints d'hier et saints d'aujourd'hui, saints de tous les jours... qui sont là, tous, pour nous conduire au Père à la suite du Christ.
Et si nous nous adressions hardiment à Charles Péguy ? Sûrement, il nous répondrait !
Marie-Claire Chéreau