Communauté apostolique Saint-François-Xavier

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« Ce sont des noms et des prénoms, ce sont des visages et des histoires… »

Marseille croix de camargueDepuis la récente visite du Saint Père à Marseille, des images, des paroles, restent gravées dans nos esprits.
Face à la mer Méditerranée, dans le souffle du vent du large, en compagnie de responsables des différentes  églises chrétiennes, le pape François a prié pour les migrants morts en mer. « Ne nous habituons pas à considérer les naufrages comme des faits divers et les morts en mer comme des numéros : non, ce sont des noms et des prénoms, ce sont des visages et des histoires, ce sont des vies brisées et des rêves anéantis.» Devant les jeunes et les évêques rassemblés pour la clôture de la session 2023 des Rencontres méditerranéennes, le pape a insisté : « Ils sont des visages et non des numéros. (Il s’agit) de les traiter comme des frères dont nous devons connaitre l’histoire, et non comme des problèmes gênants… »
Ce message est une invitation pressante à changer de regard, à considérer l’autre comme une personne, à nous mettre à sa place.
N’est-ce pas ce même mouvement de décentrement que les éducateurs

sont invités à faire expérimenter aux enfants et aux jeunes, aujourd’hui plus que jamais.  Face à la barbarie, souvent inconsciente, du harcèlement entre jeunes, il s’agit de les éduquer à l’empathie. Depuis quelques années des programmes éducatifs visent à développer les compétences psycho-sociales pour améliorer le climat scolaire. Dans son ouvrage L’empathie, au coeur du jeu social, Serge Tisseron  précise : « La capacité d’empathie est inhérente à l’espèce humaine. Elle implique de pouvoir se mettre à la place d’autrui, et de ressentir ce qu’il éprouve, aussi bien pour s’attrister que pour se réjouir avec lui. Mais l’être humain est également doté d’une capacité toute aussi grande de mettre son empathie en sommeil. L’histoire du XXème siècle jalonnée de barbarie, en est la preuve. Aujourd’hui, d’autres menaces pèsent sur elle… »
La réponse urgente aux grands défis de nos sociétés se joue dans le microcosme de la classe ou de la famille. C’est chaque jour que l’on peut apprendre à déplacer son regard, à écouter l’autre et à imaginer ce qu’il vit et ce qu’il ressent.

 

Christiane Conturie

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