Dans l’Évangile, Matthieu relate ainsi l’appel des fils de Zébédée : « Jésus vit deux frères, Jacques, fils de Zébédée et Jean, son frère, dans leur barque, avec Zébédée, leur père, en train d’arranger leurs filets ; et il les appela. Eux, aussitôt, laissant la barque et leur père, le suivirent. » (Mt 4, 21-22). Ces deux versets signifient l’appel radical du Seigneur à le suivre autant que la réponse immédiate des deux frères. Ces derniers, en décidant de suivre Jésus, vont apprendre à le connaître et à l’aimer. Comme lui, ses amis donneront leur vie jusqu’au bout.
En méditant ces deux courts versets, je me suis souvent demandé ce que devenait le père des deux apôtres.
Sa vocation est différente. Il n’est pas appelé de la même manière. Il reste sur le bord du rivage avec la barque et les filets. Les parents de Jacques et Jean laissent partir leurs enfants et, même s’ils pressentent que leurs fils seront heureux, sans doute leur faudra-t-il du temps pour consentir pleinement à ce choix radical de ceux qu’ils ont mis au monde, élevés, aimés. En témoigne la remarque de « la mère des fils de Zébédée » un peu plus tard. (Mt 20, 20-23).
Dans une famille, quand un enfant est appelé par le Seigneur à lui consacrer toute sa vie, dans la vie religieuse ou dans le sacerdoce, c’est une grâce et un don pour tous : frères et sœurs, parents, amis. Cependant, même si cette vocation est accueillie avec foi et dans la joie par tous, elle demande souvent beaucoup de courage et de détachement. Le chemin qu’emprunte celui qui est appelé le mène vers des terres inconnues des autres.
N’hésitons pas à prier pour ceux qui sont appelés, pour qu’ils répondent avec joie et s’engagent à la suite du Christ au service de leurs frères. N’oublions pas de prier aussi pour leurs familles, leurs parents, leurs frères et sœurs et leurs amis : pour qu’ils vivent cet événement dans la confiance et dans la paix.
Caroline